Des remarques empreintes d'un sexisme d'une violence parfois inouïe, c'est ce que les femmes politiques ont subi à l'Assemblée Nationale suite à leurs prises de parole publiques...

Pour débattre sur ce sujet Emmanuelle Durand-Rodriguez recevait Marlène Coulomb-Gully, professeur en sciences de l'information et de la communication à l'université Toulouse II-Le Mirail et autrice du livre "Sexisme sur la voix publique", Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie et Marylène Patou-Mathis, préhistorienne.

Si on aime "voir" les femmes en politique, il n'en va pas de même de les entendre.

"Ce n'est pas la présence des femmes en politique mais leurs prises de parole qui suscitent des réactions très violentes" souligne Marlène Coulon-Gully.

Non seulement leurs prise de parole, mais leurs voix sont jugées " trop aigues, inaudibles, hystériques... "

Comme l'évoque Nadia Pellefigue, c'est souvent leur tenue, leur physique et non la teneur de leurs propos qui sont commentés. Celle-ci revenant d'Espagne tenait à évoquer chez nos voisins ibériques un vocabulaire beaucoup plus audacieux et des moyens beaucoup plus importants pour lutter contre les violences faites aux femmes, le Président de la Generalitad de Valencia affirmant que" l'objectif politique est de mettre fin au terrorisme machiste".

Marlène Coulomb-Gully rappelait pour sa part, que si la vie politique est aussi violente pour les hommes, la différence pour le femmes et qui est chaque fois mise en avant, c'est leur sexualité. Les femmes sont sans arrêt ramenées à leur sexe, comme si avant d'être des politiques, c'était toujours des femmes.

Tout se passe comme ci l'idée de la politique se déclinait au masculin...

Marylène Patou-Mathis soulignait alors que le patriarcat, inscrit dans les textes depuis le droit romain et plus tard le code Napoléon, est une construction culturelle et pas naturelle.

"Plus nos connaissances s'enrichissent, plus il s'avère que le patriarcat n'a aucune asside anthropologique, nous sommes à l'aube d'une révolution."  Marylène Patou-Mathis

Si cela a été construit, cela peut être déconstruit... et pour cela l'éducation et l'investissement dans les sciences restent nécessaires, pour avoir le pouvoir de déconstruire.