Agnès Faury : “S’adapter, accepter, agir – et toujours garder le plaisir”

À 67 ans, Agnès Fauryi a décidé de transformer l’épreuve en moteur. Après avoir traversé un cancer du sein, cette ancienne cadre d’une grande compagnie aérienne française s’est lancée dans une aventure hors du commun : trois mois d’expédition en solitaire en Amérique du Sud, sans préparation, sans parler la langue du pays et sans contact avec ses proches. Une expérience humaine et scientifique qu’elle résume en un credo : anticiper, accepter, s’adapter et se faire plaisir.

 

 De la gestion des crises à la quête de sens

Pendant plus de trente ans, Agnès a travaillé dans le secteur aérien, un environnement où la gestion du stress et des comportements agressifs est quotidienne. Cette expérience l’a poussée, à 54 ans, à créer son propre centre de formation sur la gestion des situations difficiles et la neurocognition comportementale.
« Je me suis formée à l’approche neurocognitive et comportementale. Et je me suis rendu compte d’une chose : quand les gens comprennent, ils retiennent, et surtout, ils agissent. »

 Une expédition née de la maladie et du besoin de témoigner

C’est après  la rémission de son cancer et la période du Covid qu’Agnès décide de concrétiser une idée folle : prouver qu’il est possible de surmonter toutes les épreuves, quelles qu’elles soient.
Elle part donc, seule, pour un périple de 9 820 km à travers le sud du continent américain, du Chili à la Terre de Feu, sans préparation ni repères.
Son objectif : montrer que chacun peut s’adapter, quel que soit son âge, son histoire ou son genre.

 Les “3 A” d’une philosophie de vie

Son expédition repose sur trois principes, qu’elle appelle les trois A :

  • Anticiper – même si, dans son cas, elle a volontairement renoncé à toute préparation pour tester sa résilience ;

  • Accepter – reconnaître la réalité sans la subir ;

  • s’Adapter – trouver des solutions concrètes et avancer, malgré les obstacles.

« Quand on accepte une situation, explique-t-elle, on active dans le cerveau la zone adaptative. On sort du stress, on retrouve sa créativité. »

 Entre douleurs, beauté et pragmatisme

Dès le départ, les épreuves s’enchaînent : une côte fracturée, un climat imprévisible, la barrière de la langue, la solitude. « Je ne pouvais rien changer : ni le climat, ni le fait d’être seule. Alors j’ai accepté. »
Malgré tout, elle avance : bus, ferries, randonnées, glaciers… jusqu’à 11 heures de marche par jour.
« J’ai mangé des chips, des gâteaux secs et des tomates ! Mais le mental fait tout. Le plaisir d’être là, la beauté des paysages, c’est ça qui m’a portée. »

 Quatre objectifs pour donner du sens

Agnès ne s’est pas lancée sans raison. Son voyage répondait à quatre objectifs précis :

  1. Donner de l’espoir aux femmes touchées par un cancer – leur prouver qu’après la maladie, tout reste possible.

  2. Tester scientifiquement les capacités d’adaptation – à travers un protocole de science participative, en remplissant des questionnaires et un journal émotionnel quotidien.

  3. Sensibiliser à la protection de l’environnement – en interviewant des glaciologues, géologues et océanographes pour mieux comprendre les effets du changement climatique.

  4. Faire rêver et redonner du plaisir – en partageant la beauté du monde à travers ses images et ses récits.

« Aujourd’hui, les gens sont agressifs parce qu’ils ne vivent plus de plaisir. Si chacun redonnait un peu de joie autour de soi, on réduirait l’agressivité. C’est un cercle vertueux. »

 Joie et collaboration : les moteurs du changement

Pour Agnès, affronter les crises sans joie est impossible. « Un simple moment d’émerveillement, une respiration, un sourire : ça déclenche de la dopamine, ça fait du bien. »
Elle souligne aussi l’importance de la collaboration, même quand on croit devoir tout affronter seul.
« Je voulais prouver que même isolée, on peut créer du lien. J’ai trouvé des guides, des soutiens, souvent par hasard. »


 Un message universel

À travers son aventure, Agnès Fauryi livre un témoignage vibrant : la vie n’est pas exempte d’obstacles, mais l’adaptation, la joie et la curiosité en sont les meilleures réponses.
« Tout est possible, à tout âge, si l’on agit avec le cœur, la tête… et un peu d’audace. »

Elle invite aussi aux dons, en cette fin d'Octobre rose, pourpouvoir soutenir l'action de l'Oncopole.

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